Ma Tendinite
du Tendon Rotulien

Mon histoire

        Je m’appelle Mélanie, j’ai actuellement 40 ans, enfin je viens juste de les avoir et cela fait plus de deux ans que je vis un véritable calvaire. Je suis maman de trois enfants et je suis avec mon  mari depuis 23 ans, voici le contexte où toute mon histoire a commencé.*

En août 2022, je me fait opérer du genou pour un nettoyage de l’articulation, on m’annonce que tout s’est bien passé… OUF je suis soulagée, mais la joie que j’ai ressentie n’a été que de courte durée. Trois semaines post opératoire, je revois le chirurgien, je lui explique que je ne peux plus descendre les escaliers, ni les monter, ma jambe est raide et je souffre sur le devant du genou, douleur que je n’ai jamais ressenti. Je retourne voir mon médecin sportif qui me fait une ponction car j’ai beaucoup de liquide dans le genou et ne comprend pas pourquoi mon tendon rotulien me fait mal. Premier IRM en octobre on pense que mon tendon rotulien est rompu en tout cas il a quadruplé de volume. Le chirurgien ne comprend mais me dit avec de la kiné ça va passer (aujourd’hui j’en rigole car non elle n’est pas passée et ca a été le début de ma descente eux enfer).

            En novembre, je passe une échographie sur ce même tendon, et là surprise surprise, j’ai un trou dans le tendon et mon tendon il fait 1,6 cm d’épaisseur contre 0,4cm pour quelqu’un qui va bien. Ce trou est bien écoutez je ne sais pas le saint esprit me l’a certainement envoyé….j’ai eu des pistes mais rien de probant et je ne suis là pour incriminer personne !

            Ce gentil monsieur me dit surtout ne tombez pas ça pourrait être pire…(j’ai eu envie de savoir bien sûr, j’ai su et effectivement la chute n’était pas une bonne idée .. je rigole bien sûr!)

            En janvier, je rencontre un nouveau chirurgien, oui le premier m’avait gentiment dit que ça allait c’était pas grave… me dit on va faire des PRP(mais quelle idée)…. Et si ça ne va pas mieux on fera une opération pour peigner le tendon et le réparer…. Ok allez on fait comme ça jusqu’à avril 2023… j’ai pas tenu aussi longtemps !!

            Le 25 février 2023, je suis tombée, mon tendon s’est rompu et c’est là où tout a basculé….

Aux urgences radio, non tout va bien madame, une attelle, du repos et c’est reparti. Sauf que sans l’attelle je ne fais plus rien, ma jambe ne tient plus, mon médecin traitant m’envoie en urgence passer une échographie rupture de 70 % du tendon rotulien… (ah c’est donc pour cela que je devais pas tomber…. J’ai compris). Je vois un chirurgien en urgence qui me dit faut faire une IRM car la rupture n’explique pas toutes vos douleurs… le lendemain IRM, rupture totale du tendon rotulien, mais vous avez les os avec plein de taches… on sait pas trop si c’est une bactérie ou une algodystrophie (entre la peste et le choléra, mon cœur balance je ne vous le cache pas). On m’envoie passer une scintigraphie, bon bah un tendon rompu et une algodystrophie d’un autre monde ( je me retiens de sauter de joie, de toute façon, je ne peux pas)

            Le chirurgien m’appelle très gentiment et m’explique que mon cas devenant trop complexe on m’envoie sur un CHU.

            Me voilà donc début avril, je rencontre un chirurgien qui m’explique qu’il n ‘y a pas de bonnes décisions, nous sommes à 6 semaines de rupture, et qu’on est déjà trop tard (sur le coup j’ai pas compris). Mais qu’avec une algodystrophie on n’opère pas. En bref c’est le bordel, il me rappelle dans l’aprem et me dit on prend le risque on opère le 11/04/2023…..rdv anesthésiste par téléphone, j’ai halluciné, mais finalement pas trop le choix, et malgré tout sans encombres.

            Me voilà le 11 avril 2023, devant le CHU, je n’ai pas peur, pour moi, on refait mon tendon et hop c’est fini… comme l’opération a été rajoutée au planning je ressors le soir avec 34 agrafes dans la jambe, et 2 heures de route pour rentrer chez moi!!!Et bien bilan des courses, j’ai passé sept mois dans la souffrance, sans pouvoir bouger de chez moi car le résultat de l’opération est décevant  rotule extrêmement basse, tendon trop court(j’ai compris les 6 semaines), je n’ai plus de flexion, ma vie s’effondre, la CPAM m’appelle c’est bon on retourne travailler, je suis en larme car je viens de passer un IRM j’ai un œdème osseux car ma rotule frotte mon tibia… Je lui dit je pense que ce sera pas pour tout de suite, pour le coup, la dame est gentille et compréhensive.

Je revois le chirurgien (je le vois tous les deux mois depuis avril), il me dit ah bah oui on va couper le tibia pour remonter votre rotule, en bon élève que je suis je fais un schéma, je lui demande de me montrer et je lui demande s’il est sûr que cela va suffire… (roulement de tambour) c’est la première fois qu’on effectue ce geste mais normalement ça devrait aller, on attend donc fin avril 2024, pour être sûr que l’algodystrophie est moins forte.

            Me voilà moi et ma patte folle c’est le surnom que je lui ai donné, le 29 avril 2024, devant le CHU, et bien là oui j’ai peur, je me demande si ca va le faire, si je vais enfin retrouver un semblant de vie, si je vais arrêter de faire le balai dans les magasins quand je dois attraper un truc dans le bas des rayons, bref si tout va rentrer dans l’ordre. Je passe trois jours au CHU avec une pompe à morphine directement dans la jambe, et je rentre chez moi. Le lundi suivant, je pars en urgence chez mon médecin traitant, je n’ai pas pu dormir, ma cuisse me brûle me fait mal, je ne peux plus la toucher, on me place sous antidépresseurs, j’ai le nerf fémoral qui n’a pas supporté qu’on enlève la pompe à morphine, et qui est abîmé. L’antidépresseur prescrit, aide à la repousse du nerf.

            Je fais du kiné régulièrement, mais aucune avancé, mes radios montrent une rotule beaucoup trop basse encore…. Je décide de rencontrer un nouveau chirurgien pour avoir un deuxième avis. Alors tendon rotulien trop court, il manque 3 cm, rotule trop basse, et le bout de tibia qui a été coupé pour remonter la rotule s’est dévissé, au final, il me faudra une greffe d’appareil extenseur, mais c’est compliqué, c’est pas génial, et ça ne fonctionne pas toujours très bien. Je rentre en pleurant.

            En octobre, je revois mon chirurgien qui me dit bon bah BONNE CHANCE à vous, moi je peux plus rien faire.    

            Je m’effondre, mais je cherche, et me voilà dans un CHU à Marseille, début janvier 2025 le chirurgien me dit vous avez un dossier hors du commun(sans blague j’avais pas remarqué), mais votre dossier est trop compliqué ce ne serait que de l’expérimentation, je ne suis pas sûr de moi, mais allez voir sur Lyon, il y a un professeur qui peut peut être vous aider. Février 2025, je suis à Lyon, je vois un chirurgien, et là bonne nouvelle, ils vont tenter une greffe d’appareil extenseur pour que j’ai une qualité de vie nettement mieux qu’aujourd’hui !!! J’y retourne en mars voir le chirurgien et le professeur, et ils sont OK car moralement parlant je suis capable de subir une nouvelle intervention et que je suis prête à ce que me mette un tendon de quelqu’un d’autre dans mon corps…C’est là qu’on prend vraiment le sens que le don d’organe est quelque chose de super important, car sans ce donneur, je resterai tel que je suis.

            Et me voilà à écrire à ce sujet en attendant, ce que j’espère être ma dernière opération, je n’ai pas la science infuse mais j’ai appris, j’ai grandi, et si ce que j’écris pouvait aider ne serait ce qu’une seule personne, ce serait déjà énorme… parfois on se sent seul, abandonné, incompris, et il n’y a pas toujours de fin heureuse, ni de solutions mais il faut essayer, y croire, et ne pas s’arrêter qu’à un seul avis.

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